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« Le besoin de reconnaissance »

10 mai 2013Conférences

Voici l’interview que j’ai accordé à Thierry Pennable pour la revue Porphyre

 

En quoi la reconnaissance est-elle constitutive de l’identité ? Cela débute dès la petite enfance ? Est-ce que le besoin d’identité se prolonge tout au long de la vie ?

 

Reconnaissance vient de reconnaître, et donc de connaître. Or l’enfant qui apparaît, va se constituer l’idée de lui même en tant que personne qui a une place sociale, et aussi un pouvoir de décision, à travers le regard de la mère et du père. Par l’approbation du parent il saura qu’il peut faire cela et non ceci et ainsi va pouvoir définir les contours de sa personnalité. La personnalité est le compromis que l’on trouve entre ses propres pulsions, désirs et le monde extérieur. Ainsi, si il y a un tempérament de base, de nature innée, la personnalité se constitue avec l’éducation et les événements de la vie jusqu’à l’adolescence. Le rapport à l’autre et surtout aux parents est crucial car les schémas cognitifs qui sont la vision qu’on a de soi, des autres et du monde se constituent entre 8 et 12 ans. Or selon la façon dont le parent « reconnait » l’enfant, il va se constituer l’image de lui même et celle des autres. Ainsi une mère dépressive qui ne regarde pas son enfant ou le regarde avec tristesse, donnera à l’enfant l’impression qu’il est mauvais et qu’il génère chez l’autre du dégoût, et développera plus tard probablement un défaut d’estime de soi, une honte de lui même.

Dans la reconnaissance de ses parents, l’enfant cherche à être aimé. C’est pour lui une ressource nécessaire, pour pouvoir s’affirmer par la suite. Si je suis accepté et aimé, alors j’ai ma place dans ce monde, je vaux quelque chose, j’ai donc le droit de m’exprimer. Cette validation est inhérente à l’être humain mais aussi aux autres espèces animales. Il s’agit de faire partie de la tribu au risque sinon de mourir.

Ce besoin d’identité est bien sûr toujours présent. Mais il devient très important et invalidant justement lorsque l’enfance n’a pas été suffisamment nourricière en estime de soi. Moins on eu de reconnaissance de ses parents, plus on va désespérément la rechercher adulte. Or c’est inadapté car personne ne peut remplacer les parents. Et ainsi les adultes qui ont manqué d’amour dans l’enfance paraissent immatures, infantiles dans les situations affectives, et répètent souvent des scénarii de vies d’échecs amoureux, ou professionnels.

Peut-on dire que tout le monde a besoin de reconnaissance mais que ces besoins sont différents en fonction des personnes ? A quoi cela tient-il ?

La recherche de reconnaissance peut être un bonus dans la vie d’adulte mais ne doit pas être le « pilier » sur lequel on s’appuie pour avoir confiance en soi.

Elle se manifeste de différentes façons :

– besoin d’être admiré et félicité. Cela peut être par exemple l’enfant doué dans l’enfance à qui tout réussissait et qui n’arrive pas à s’adapter à un monde de compétition et faire le deuil de cet « âge d’or ». Ces personnes sont parfois extrêmement exigeantes avec elles mêmes, perfectionnistes avec elle même et les autres. Elles peuvent être élitistes. Pour elles seules les personnes parfaites peuvent être aimées, et elles recherchent partout des preuves qu’elles sont bien parfaites, sinon tout leur monde s’écroule.

– besoin d ‘être approuvé dans ses décisions. Il s’agit des personnes qui ne sont pas autonomes, pas sûres de leurs décisions. Des personnes « externalisées », c’est à dire qu’elles ont un lieu de contrôle externe. Elles sont souvent soumises, assujetties et prêtes à suivre toute autorité tout en se rebellant intérieurement.

– besoin affectif intense. Ce sont les personnes qui ont manqué d’amour ou ont été maltraitées. Elles recherchent des parents chez tout le monde, le patron, les collègues ou le partenaire. Elles ne sont jamais satisfaites et mettent parfois les relations en échec.

– Paranoïa. Ce sont des personnes qui veulent être respectées mais à l’excès. Qui ne supportent pas les limites, qu’on leur dise non. Elles se méfient de tout le monde. Leur recherche de reconnaissance est plutôt proche de la mégalomanie. Elles veulent être reconnues comme supérieures aux autres. Elles sont narcissiques, rigides et leur comportement leur apporte souvent le contraire. Ce qui alimente leur paranoïa et leur sentiment d’incompréhension et de supériorité parfois. Cela peut être une forme de compensation d’un sentiment de honte lié à des événements traumatiques, un manque d’amour ou au contraire une survalorisation.

 

Y a-t-il des différences entre les hommes et les femmes sur ce point ? Sur les formes de reconnaissance attendues?

Je ne connais pas les statistiques, mais selon mon expérience, les femmes cherchent plus souvent des solutions qui puissent les satisfaire et satisfaire les autres lorsqu’elle souffrent de ce manque de reconnaissance ( et c’est pourquoi elles consultent beaucoup plus de psys), alors que les hommes agissent pour obtenir la reconnaissance qu’ils recherchent, quitte à développer des comportements beaucoup plus mégalomaniaques, ou des réussites matérielles ou professionnelles, ou des conquêtes amoureuses (ce que l’on peut trouver aussi chez certaines femmes). Ils semblerait qu’ils perçoivent moins facilement leur problème interne. Ils sont moins dans l’introspection, alors que les femmes sentent qu’elles sont irrationnelles  et plutôt que de courir après la reconnaissance, essayent de vivre autrement. Mais ce n’est que le constat de mon expérience de clinicienne…

Peut-on dire que le besoin de reconnaissance n’est jamais complètement comblé ?

Il ne le sera jamais! personne ne peut nous sauver. Personne ne nous prouvera définitivement que nous sommes parfait, parfaitement aimable et que rien ne nous arrivera de grave car nous sommes un être protégé et entouré de louanges…

Il est donc crucial, et c’est cela entrer dans l’âge adulte, dans la vraie sagesse, de travailler à vivre avec cette faille, ce manque. C’est le chemin d’individuation, où l’on est son propre guide et où l’on admet que l’on mérite d’exister comme tout le monde, et que nos imperfections sont celles de tout être humain. Quand on ne cherche plus la reconnaissance, on peut s’aimer tel qu’on est et aimer les autres vraiment. Ne pas les utiliser pour nourrir notre égo, ou calmer notre détresse.

Si le besoin de reconnaissance perdure tout au long de la vie, est-il toujours lié à une quête d’identité ? Le travail est-il un lieu important pour la constitution d’identité ? Quels sont les autres secteurs (principaux) de la vie où se joue cette constitution d’identité ?

Tant que l’on est pas « complet », que l’on a pas atteint la maturité qui consiste à bien se connaître, à être en paix avec soi même et à s’accepter, alors nous allons chercher au dehors l’amour que nous ne nous donnons pas à nous même. Il s’agit d’une quête d’identité mais qui est inefficace. Car notre vraie identité, j’appelle cela aussi notre vraie « nature », elle est à l’intérieur de nous, et c’est en retournant la caméra en soi que l’on peut espérer la découvrir.

Le travail fait partie de cette identité si il est en lien avec la vraie nature. Si l’on exprime spontanément ce que l’on est, et que l’on contacte ses valeurs profondes, alors on fera le travail qui est juste pour nous, celui dans lequel on se sentira comme un poisson dans l’eau. Mais chercher les succès professionnels pour se prouver qu’on est quelqu’un est souvent vide et n’amènera que de la déception et de l’amertume. Il faut d’abord trouver sa voie, et accepter que ce sera rude et parfois certains ne nous approuverons pas, mais on saura où l’on va indépendamment des avis des uns et des autres.

Est-ce que le sentiment d’un manque de reconnaissance peut constituer une souffrance handicapante ? Quelles peuvent être les conséquences d’un tel sentiment ?

Oui beaucoup de gens souffrent de ne pas être reconnus.

Pour être sincère, je crois que notre société est très violente dans les rapports humains et que l’on ne prend pas le temps de prendre soin les uns des autres. On se critique par derrière, on se fait des coups bas, on se parle mal. Dans la rue, les gens ne se regardent même pas. Or c’est une grande brutalité que de croiser quelqu’un qui nous nie comme un poteau électrique. Justement, il ne nous « reconnait » pas.

Ainsi je dirais que pour survivre dans ce monde individualiste, il vaut mieux n’avoir besoin d’aucune reconnaissance. Par contre, au lieu de la chercher, il est urgent d’en donner. Ainsi on pourra adoucir le monde. Ce dont nous avons besoin, donnons le, cela fait beaucoup moins souffrir (nous ne sommes plus en attente et donc plus frustrés) et en plus le sentiment de faire du bien autour de soi est très gratifiant et participe du sentiment de bonheur.

Que peut-on conseiller à quelqu’un qui souffre d’un manque de reconnaissance de la part des autres ? Y a-t-il des moyens ou des attitudes à mettre en pratique pour se détacher d’une trop forte attente de reconnaissance de la part des autres et favoriser une « auto-reconnaissance » ?

Oui je ne peux que conseiller de faire une thérapie, notamment la thérapie des schémas de Jeffrey Young qui est très précieuse pour comprendre ses problèmes relationnels.

Je donne régulièrement une image qui m’est venue récemment : Nous vivons souvent avec la mentalité du château assiégé. Nous construisons des canons, des barricades, nous voulons vérifier que personne ne va attaquer le château ou alors nous sommes sur la défensive. Nous voudrions que tout le monde alentour clâme que ce château est le meilleur. Et nous laissons le château en ruine. C’est l’égo « maladif ».

Le contraire, c’est de prendre soin du château qui nous a été offert, de le restaurer, de le décorer de faire un jardin magnifique. C’est le Soi sain. Ainsi, tout le monde aura envie, comme à Versailles de venir le visiter…

Faut-il conseiller de développer des activités en parallèle du travail pour y trouver d’autres sources de reconnaissance ? Est-ce que la reconnaissance ressenti dans un autre secteur peut améliorer un sentiment de manque de reconnaissance, même si celui-ci perdure dans le travail?

Non les autres activités doivent nous faire plaisir. Se ficher la paix, et arrêter de penser à « qui suis-je  »  » qu’est ce que je vaux » et plutôt prendre soin de soi est bien plus ressourçant.

Un salarié a-t-il intérêt à faire connaître ce besoin à son employeur : « ça serait plus motivant pour moi si vous reconnaissiez la qualité de mon travail de temps en temps » ? Est-ce que même en l’absence de réaction effective de l’employeur cette démarche aura des bienfaits pour le salarié demandeur ?

Oui c’est bien d’oser demander à être entendu, à ce que l’on prenne soin de soi. C’est aussi une façon de se dire : « je mérite d’être bien traité » et donc c’est faire un pas vers soi même donc vers sa propre autonomie. Paradoxalement, le fait de demander de la reconnaissance, nous libère de l’attente de cette reconnaissance.

Y a-t-il des signes qui peuvent amener à consulter pour une souffrance liée à un besoin de reconnaissance ? Vers qui se tourner ?

Quand on se sent seul, exclu. Quand on se sent une victime de tous. Quand on n’arrive plus à se sentir aimé ou à donner de l’amour. Quand on répète des échecs professionnels ou amoureux. Quand on se sent harcelé. Evidemment quand on est déprimé et envie de mourir. Tout cela donne le signal pour débuter une bonne psychothérapie!

 

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