L’existence est parfois une épreuve. Nous cherchons des repères afin d’assurer notre confort et notre sécurité. Toutefois il nous est difficile de nous établir quelque part de façon définitive. Chaque jour, nous sommes bousculés, rien ne se passe comme prévu, et la frustration pointe toujours son nez : un paiement imprévu, une dispute, un rendez vous annulé, un malentendu avec un ami…
Si nous cherchons LA solution qui va agir de telle sorte que nous n’ayions plus jamais aucun problème et que nous soyions certains que notre vie se déroulera sans embûche, nous sommes bons pour nous taper la tête contre les murs, car il n’y en a pas.
Nous pouvons rêver, mais la réalité nous rattrape. La sagesse consiste à accepter les choses comme elles sont et agir peut être lorsque cela est possible, en fonction de la réalité du moment.
Observons pendant quelques instants comme l’activité de notre mental est principalement en rapport avec le fait de trouver comment nous assurer une vie agréable. C’est tout à fait légitime mais le danger qui nous guette, c’est qu’à force de penser à assurer nos arrières, nous en oublions de vivre, tout simplement, l’instant qui est là.
Voici mon invitation
Prenez un instant et respirez. Prenez conscience de votre corps en effectuant un petit « body scan » ou balayage corporel. Prenez conscience de vos pieds, de vos jambes. Prenez conscience de vos fesses et des sensations d’appui sur votre chaise ou votre canapé. Continuez à explorer votre dos, votre visage. Connectez vous avec douceur, avec votre respiration sur le bout du nez. Comme un papillon qui se pose sur une fleur, posez votre attention délicatement sur la respiration, sans la perturber, sans l’influencer et sentez les sensations de l’inspiration et de l’expiration dans vos narines, vos sinus…Vous pouvez compter jusqu’à 20 respirations .
Ensuite, regardez autour de vous comme si vous veniez d’arriver sur terre. Regardez les couleurs, les formes de tout ce qui tombe sous vos yeux, sans nommer ce que vous regardez, juste voir. Regardez toute chose de la même manière, même la plus anodine. Une poussière, un interrupteur, une chaussette…comme dans une exposition d’art contemporain où toute chose est exactement à sa place.
Ainsi vous êtes entrés un peu plus dans la présence et peut être que quelques pensées sont venues en chapelet vous distraire mais elles sont plus clairsemées par le fait même de suspendre votre train de pensées automatiques et tourner votre attention vers votre expérience du moment.
Et maintenant que vous êtes vraiment là, posez vous la question suivante : « Ce moment, juste ce moment, suis je prêt(e) à ce qu’il soit le seul moment que je vivrais pendant les 100 prochaines années ? ». Imaginez que ce moment soit le seul et l’unique TEL qu’il est, sans rien retoucher. Vous n’en vivrez pas d’autre. Etes vous prêt à cela ?
Il est fort possible que vous réagissiez en vous disant non, ou alors ok, mais avec une personne en plus, ou alors avec plus de musique, etc..Observez…Mais il se peut aussi que vous soyiez d’accord pour que ce moment soit le seul et l’unique et que vous ne désiriez rien d’autre.
Ce petit exercice illustre un peu ce qu’est la présence. Habiter l’instant sans chercher autre chose. « Il n’y a rien d’autre », comme un renoncement.
Mais il nous permet aussi de voir un peu plus clairement ce après quoi nous courons, ce que nous désirons, ce qui nous met en mouvement. Le principe de ce petit exercice qui m’a été inspiré lors d’une méditation où je voulais entrer plus profondément dans le moment présent, n’est pas de ne rien vouloir, mais de se rendre compte de l’énergie de notre esprit et ce qui nous meut ou nous anime et nous empêche d’être juste là, pleinement. C’est très instructif sur nous même, en même temps que cela peut nous poser, nous permettre de ralentir et nous donner un sentiment d’espace. Car la réalité est beaucoup plus spacieuse que veut bien nous le faire croire notre mental pressé.
Je vous souhaite une bonne semaine, pleine de centaine voire de milliers d’espaces.