Voici le texte d’une amie . J’avais envie qu’elle partage son chemin de vie car elle incarne pour moi le courage de ceux qui ont voulu aller au bout de leur être, qui ont traversé leur nuit comme le décrit bien Fabrice Midal, se référant d’ailleurs au poète Rilke, pour se libérer de leurs carcans hérités de l’éducation ou de la culture sociétale et simplement oser vivre tel qu’ils sont.
Bravo Maria Bouanane et merci vraiment pour ce texte où tu as osé te mettre à nu pour inspirer d’autres et leur donner confiance. Tu nous montres que la dépression peut être une chance, un moment de rupture et de crise pour se réinventer.
L’invitation au voyage intérieur
Yasmine m’a invité à partager un bout de mon chemin de vie, celui de ma libération intérieure, de ma renaissance à moi-même, à la femme et au féminin qui sommeillait en moi.
Une renaissance qui a pris vie au cœur de mon corps, dans l’écoute de sa sagesse profonde et des trésors intérieurs qu’il recèle. Un chemin de libération de mes cuirasses corporelles et de mes conditionnements mentaux qui a pu se déployer grâce à l’aide puissante et profonde des pratiques de méditation et de danse en pleine conscience.
Je suis né un 11 octobre, il y a 45 ans d’une mère française catholique et d’un père marocain musulman. Mais ma véritable naissance à moi-même a démarré à 35 ans quand je suis tombé en dépression.
Mon histoire de femme avait commencé dans la douleur. A 11 ans, à l’arrivée de mes Lunes Rouges (mes règles), mon corps a manifesté avec violence la douleur qu’il y avait pour moi de devenir une femme: j’ai passé une semaine à l’hôpital à vomir, le ventre plié de douleur. Ce n’est que des années plus tard que j’ai compris que je vomissais le fait de devenir une femme. J’ai été mise sous pilule dès l’âge de 11 ans pour éviter à mon corps de souffrir le martyre et de ressentir chaque mois la douleur d’être une femme.
Mon adolescence a été intérieurement douloureuse. Difficile de pouvoir laisser la femme grandir et s’épanouir quand cette énergie vitale est bloquée et rejetée par les conditionnements familiaux. Et « logiquement », la femme castrée en moi s’est construite de belles carapaces! Pour « sur-vivre », j’ai enterré toutes les parties sensibles, intuitives et sensorielles de mon essence profonde pour endosser le masque de la combattante, de la femme forte, parfaite qui allait réussir dans la vie grâce à son intelligence et à sa puissance de travail.
J’ai travaillé dur pour réussir le concours d’entrée à l’école HEC et jusqu’à 35 ans, j’ai dédié ma vie au travail, progressant dans la hiérarchie de grandes entreprises internationales. Ma vie affective était un désastre. Je cumulais les rencontres avec des hommes en colère, psychologiquement violents qui m’humiliaient et me maltraitaient.
L’histoire de ma renaissance a commencé quand, n’en pouvant plus de toutes les violences intérieures que je m’infligeais et de toutes les violences extérieures auxquelles « naturellement » la vie me confrontait, je me suis écroulée. Tout mon être était fatigué de relever tous les défis que je me donnais et de lutter contre ma nature profonde douce, sensible, vulnérable et intuitive.
A 35 ans donc, j’ai démissionné de mon poste et je suis tombé en dépression profonde.
Mon corps n’a jamais cessé toutes ces années de m’envoyer de multiples signes de son épuisement. Il a crié de plus en plus fort qu’il n’en pouvait plus de subir les violences intérieures de la femme guerrière en moi qui ne s’aimait pas et s’auto-flagellait à longueur de journée. Je vous épargne les détails de toutes les cassures et douleurs de mon corps, mais clairement le « mal-a-die ». Il m’a fallu du temps pour entendre ses messages et faire de la place à ce féminin doux, sensible et bienveillant en moi.
Dix ans de travail intérieur, dix ans de traversée où je suis passé par toutes les rages, les colères, les impuissances et les désespoirs. J’en voulais à la terre entière d’être seule, de ne pas rencontrer l’amour, de ne pas être maman, de ne avoir comme tout le monde une belle petite famille. Je criais à l’injustice. Je me croyais maudite!
Aujourd’hui je commence enfin à trouver un espace de paix, de repos intérieur, de joie de vivre et d’être. J’ai retrouvé le féminin en moi et tout a commencé à changer.
Dans cette traversée, j’ai été accompagné par de multiples praticiens de la relation d’aide. Le travail fait avec chacun d’eux a je le sais semé en moi des petites graines de guérison. Mais sur mon chemin de libération, trois rencontres ont été déterminantes. Elles m’ont permis de franchir des seuils importants de transformation et de guérison intérieure.
La première rencontre fut avec une femme de lumière, Juliette Compagnion, une coach d’une grande profondeur spirituelle. Elle m’a offert le cadeau le plus précieux, celui de poser sur moi un regard d’amour inconditionnel. Pour la première fois, quelqu’un m’accueillait, m’acceptait comme j’étais et croyait en moi. Elle a vu et entendu que derrière ma rage, mes pleurs et mes désespoirs, il y a avait une grande énergie vitale et une puissante joie de vivre qui ne demandaient qu’à grandir. En accueillant avec douceur, amour et profondeur mes douleurs et en m’aidant par le corps, le cœur et l’esprit à me libérer de mes croyances limitantes et destructrices, elle a ouvert le chemin de la guérison et de la réinvention de ma vie. Je lui en serais éternellement reconnaissante.
La deuxième rencontre déterminante fut avec la méditation et la Pleine Conscience. J’étais à l’époque bloquée par une hernie discale, la deuxième en cinq ans. Mon corps « m’empêchait » de faire ». Il me disait clairement qu’il était temps d’apprendre à ne rien faire! C’est Yasmine qui m’a guidé sur ce chemin et je l’en remercie du fond du cœur. Avec la méditation, je suis rentrée en connexion avec ma maison intérieure. J’ai rencontré un espace profond, doux et aimant. J’ai pu y entendre mes peurs, mes blessures, mes vulnérabilités et accueillir « la Dame de Fer » en moi avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Je pouvais enfin commencer à lâcher, lâcher tout ce qui était lourd et douloureux en moi. Lors de ma première retraite de méditation, le troisième jour, ma colonne vertébrale, mon cou et ma tête criaient de douleur. J’étais à deux doigts de quitter le séminaire et là, mon corps m’a offert un véritable moment de grâce. Les larmes se sont mises à couler, couler, des larmes pleines, chaudes venant de loin, très loin. Et là, comme par miracle, dans ces larmes toutes les douleurs de mon corps se sont instantanément dissoutes. Mon corps pouvait enfin commencer à lâcher les cuirasses qui l’emprisonnaient.
La troisième rencontre déterminante fut avec les pratiques de danse libre en conscience: la danse des 5 Rythmes de Gabrielle Roth et la Dance Movement Medecine de Ya’Acov et Susannah Darling Khan.
Sur les « danse floor », mon corps s’est libéré, mon corps a exulté. La danse a été pour moi un véritable chemin de libération intérieure, de retrouvailles avec ma nature féminine profonde, de connexion à ma joie d’être, à ma jouissance d’être.
La femme en moi s’est révélée: belle, libre, souple, à la fois douce et puissante, sensuelle et chaleureuse, explosive et lascive, sauvage et sage. L’émergence de la femme et du féminin en moi s’est révélée dans la danse.
Si nous pouvons nous laisser traverser par la danse, nous pouvons ressentir au coeur de notre corps, au coeur de nos cellules, notre essence profonde, cette partie de nous totalement libre, pleine, vivante et créative.
C’est cette écoute intérieure pleine et profonde, éveillée dans la méditation et dans la danse qui me permet maintenant d’oser avancer dans la vie avec la puissance de mon féminin, dans un espace plus doux, plus lent en état de pleine ouverture et réceptivité. J’ai découvert oui les grands pouvoirs de ma petite voix intérieure, de la voix de mon intuition libre et créative.
Aujourd’hui, chaque jour je danse et je médite pour me connecter à mon essence profonde, pour commencer chaque journée alignée corps, coeur et esprit et pour faire circuler en moi une énergie de paix et de joie.
Chemin faisant, ma vie s’est petit à petit transformé.
Je n’ai pas encore rencontré mon compagnon de coeur, mais ma relation aux hommes s’est métamorphosée. Je peux aujourd’hui accueillir » en mon sein » un homme vrai, tendre et aimant. Je peux rentrer sans peur et sans cuirasse, avec ma sensibilité et ma vulnérabilité dans cet espace si vibrant et si blessant qu’est l’amour de couple.
J’ai créé mon entreprise que j’ai en mode clin d’œil appelé « belle mine ». Je suis facilitatrice en créativité et en Coaching Génératif. J’accompagne des hommes, des femmes et des collectifs dans leur chemin d’ouverture créative, pour les aider à se libérer de « l’ancien » et faire émerger du « neuf ». Le Coaching Génératif est un accompagnement qui me tient particulièrement à cœur car sa pratique se déroule dans cet espace de connexion corps, cœur et esprit que j’aime tant. Ce coaching en pleine conscience est si doux, si profond et ce qui émerge « de l’intérieur » si créatif et si jouissif!
Bien sûr, ma vie m’amène tous les jours son lot de « surprises », de contrariétés et de difficultés qui ont vite fait de me faire retomber « au fond du terrier » avec ma Dame de Fer en Cerbère! Mais je sais que grâce à mes pratiques de Pleine Conscience, j’ai en moi les ressources pour retrouver mon centrage, mon ancrage et ma joie de vivre.
Je vous souhaite sincèrement à tous de rencontrer cet espace intérieur si doux et si jouissif.
Maria Bouanane
maria.bouanane@bellemine.com
Pour en savoir plus sur le Coaching Génératif
Le Voyage du Héros, un éveil à soi-même avec le Coaching Génératif – Stephen Gilligan & Robert Dilts
http://www.institut-repere.com/Coaching/coaching-generatif-en-pratique.html
Stephen Gilligan discusses Generative Coaching (en anglais)
https://www.youtube.com/watch?v=4zxptS49Cdk
Pour découvrir et pratiquer la Danse des 5 rythmes & la Dance Movement Medecine
http://www.bodyvoiceandbeing.com
http://www.dancingacrossborders.com
http://www.schoolofmovementmedicine.com
Et pour les pratiques de Pleine Conscience, vous savez à qui vous adresser;-)